Le fil rouge
Quatrième de couverture :
Premier mai 1904, Aristide Landini, qui n’a pas encore quatorze ans, manifeste contre le comte de Torniella en Toscane. Celui-ci veut accaparer les terres communales indispensables aux paysans. Arrêté, l’adolescent est enfermé dans la sinistre prison de Roccastrada. C’est ce refus de l’oppression qui fera à tout jamais de lui un révolutionnaire.
Antimilitariste, déserteur de la Première Guerre mondiale (« cette guerre est celle des marchands de canon »), il est condamné en tant que tel au bagne, puis finalement amnistié en 1919 comme des milliers d’autres déserteurs italiens. Pourchassé alors par les hordes fascistes en raison de son engagement politique trop rouge, il doit fuir vers la France avec sa femme et ses enfants.
Les chemins de l’exil les portent en Provence, où ils retrouvent d’autres transfuges toscans et partagent avec eux une vie de solidarité et de fraternité. Durant les années trente, leur maison est celle de tous les réfugiés, italiens, allemands ou espagnols. La table de la « mamma » est celle de tous les clandestins. Entre rires et chansons, ils se lancent tous avec optimisme et générosité dans tous les combats : Le Front populaire, les accords de Munich, la guerre d’Espagne, et enfin en point d’orgue, comme une évidence, dès 1940, dans la Résistance. Aristide et ses fils Roger et Léo survivront-ils aux griffes sanglantes des polices française, italienne et allemande ?
Fantastique saga familiale, qui couvre plus d’un siècle d’histoire, ce récit, empli d’humour et de sensibilité, revisite tous les événements de la première moitié du XXe siècle à travers le quotidien d’une modeste famille d’origine étrangère, venue chercher refuge dans le seul pays au monde où les mots « Liberté, Égalité, Fraternité » sont inscrits au fronton des édifices publics et pour lesquels ces immigrés étaient prêts à faire le sacrifice de leur vie.
Livre de Gilda LANDINI-GUIBERT, Éditions Delga, Paris, 2016.
Gilda GUIBERT, née LANDINI, est la petite-fille d’Aristide, la fille de Léon Landini. Professeur agrégée d’histoire, présidente de la Commission d’histoire du Musée de la Résistance nationale de 1997 à 2000, formatrice de professeurs, elle a passé dix ans de sa vie à la recherche de tous les événements vécus par ses ancêtres. Ses travaux d’étude l’ont conduite en Toscane, dans les archives de Roccastrada, au Musée de la Résistance de Florence, en Provence dans les archives de Draguignan et du Muy, à la prison du Fort-Montluc, au Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon et bien sûr au Musée national de la Résistance à Champigny-sur-Marne. De par sa formation d’historienne, elle est restée très attachée à ces archives lors de sa description des différents événements. Mais elle a voulu par son choix du récit romancé, rendre la vie à ceux qui la lui ont donnée et qui ont insufflé en elle l’espoir révolutionnaire.