Coronavirus. Actuellement, quels sont les liens entre les laboratoires et les experts de l’OMS ?
Le 23 mars sur Facebook [1] et Twitter [2], un rappel a été fait sur la mise en évidence des liens entre les laboratoires et les experts de l’OMS lors de la crise « grippe H1N1 ».
Une question était posée : qu’en est-il actuellement ?
Premier élément de réponse... :
« Et puis il y a l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah. Le 11 mars dernier, c’est lui qui présentait, au cours d’une conférence de presse, les différents essais à venir de traitements contre le coronavirus. Ce professionnel reconnu, expert auprès de l’OMS, a bénéficié de 96 178 euros d’avantages en cinq ans. Les firmes les plus généreuses à son égard ? MSD, Johnson & Johnson, et GSK, toutes donatrices de plus de 15 000 euros d’avantages en cinq ans. Ce total est d’autant plus impressionnant que plus de 95 % des avantages ont été versés… sur trois ans, entre mi-2014 et mi-2017. A cette époque, le médecin carburait à environ un lien d’intérêts par semaine, entre des honoraires, des invitations à des événements, des nuits à l’hôtel ou des repas. » [3]
[#Conférencedepresse]
Yazdan Yazdanpanah @yazdanpanah_y : « L’essai clinique est un essai à 4 bras. Les traitements ont été choisis selon les recommandations de l’OMS, sur les médicaments qu’elle considérait comme prioritaires »#COVID19 #coronavirus pic.twitter.com/ybRbA8uVzH— Inserm (@Inserm) March 11, 2020
Le 11 mars, les modalités des essais cliniques étaient les suivantes :
« Huit cents patients seront inclus à terme en France et un objectif total de 3 200 patients devrait être atteint, avec la participation d’équipes médicales d’autres pays européens. Les malades volontaires seront répartis de manière aléatoire dans quatre groupes, a détaillé le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur du consortium REACTing. Dans le premier, ils recevront des soins de réanimation optimaux sans médicament antiviral ; ceux du groupe 2 se verront administrer l’antiviral remdesivir ; dans le groupe 3, les patients absorberont une association lopinavir-ritonavir, déjà utilisée contre le VIH ; la même association sera administrée dans le quatrième groupe en combinaison avec un autre médicament, l’interféron bêta, tout cela en plus des soins de réanimation. » [4] « Le Pr Yazdanpanah a[vait] indiqué que la chloroquine n’avait pas été retenue dans les médicaments testés dans cet essai » [5]. |
Yazdan Yazdanpanah est « directeur du pôle immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie de l’Inserm » [6].
L’essai clinique Discovery est coordonné par l’Inserm dans le cadre du consortium REACTing [7].
Le 21 mars, on apprenait que la chloroquine était intégrée dans l’essai Discovery le 24 mars [8]. Mais contrairement au protocole prôné par le Pr Didier Raoult, l’hydroxycloroquine n’a pas été associée « à l’azithromycine, un antibiotique classique qui semble en augmenter les effets » [9].
Enfin, pour terminer, un forum de l’OMS s’est tenu les 11 et 12 février [10], organisé en collaboration avec le GloPID-R [11], « une alliance mondiale d’organisations internationales qui financent la recherche et qui investissent dans la préparation et la riposte aux épidémies » [12].
« Selon le Professeur Yazdan Yazdanpanah, président du GloPID-R, “cette réunion nous a permis de définir les priorités absolues de la recherche. En tant que bailleurs de fonds, nous continuerons à mobiliser, coordonner et harmoniser notre financement afin que les travaux de recherche nécessaires pour affronter cette crise et mettre fin à la flambée puissent être menés, en partenariat avec l’OMS. Pour ces travaux, qui doivent toujours être guidés par des considérations d’éthique, il est fondamental d’assurer un accès équitable, c’est-à-dire de partager les données et d’atteindre les personnes dont les besoins sont les plus grands, en particulier celles qui vivent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.”
Les plus de 300 scientifiques et chercheurs qui ont participé à la réunion, en présentiel ou à distance, ont convenu d’un ensemble de priorités pour la recherche au niveau mondial. Ils ont également proposé des mécanismes pour maintenir les relations et la collaboration scientifiques après la réunion, sous l’égide de l’OMS. Ils ont collaboré avec les bailleurs de fonds pour déterminer comment les ressources nécessaires peuvent être mobilisées afin que les travaux de recherche essentiels puissent commencer immédiatement.
Les délibérations serviront de base à une feuille de route pour la recherche et l’innovation portant sur tous les travaux nécessaires, dont les chercheurs et les bailleurs de fonds se serviront pour accélérer la recherche. » [13]
J.G.
Voir en ligne : H1N1 : mise en évidence des liens entre les laboratoires et les "experts" de l’OMS.
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