Mendès France : sa vision du profit

, par  J.G.
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« De nos jours, ce n’est pas la technique qui commande, en dernier ressort, encore que son influence soit croissante, (par exemple pour les décisions qui portent sur le long terme) mais plus encore la recherche du profit. L’arbitrage final intervient à ce niveau : quelle est la production la plus payante, la plus rentable, la plus bénéficiaire ? ...Le critère suprême, même s’il est indirect, est celui de l’argent, pas celui de la vie, de l’homme. Sur ce point, attention ! pas de malentendu. On affirme souvent que mes amis et moi-même nous condamnons le profit. Ce n’est pas vrai. Gagner de l’argent n’est pas un crime...Mais je n’admets pas que la recherche du profit devienne la loi, le moteur unique qui déterminera finalement toutes les options, y compris celles qui commandent l’économie nationale tout entière...Aujourd’hui, c’est le moteur de l’intérêt privé immédiat qui nous gouverne...Le plus lucratif, le plus rentable pour les chefs d’entreprise correspond, ils continuent à le croire sincèrement, au bien-être de la collectivité. C’est leur philosophie au fond. Or, il y a des valeurs essentielles - la justice sociale, la culture, la santé, l’emploi, la lutte contre la pollution, etc. - que la quête du profit sacrifie toujours. »

Extrait du livre Choisir de Pierre Mendès France, conversations avec Jean Bothorel, le 8 janvier 1974.

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