Pourquoi la Révolution française n’a pas été de velours ? Par Sophie Wahnich
La notion de « dépacification » suppose sur le plan d’une logique historique, deux épisodes en amont : celui d’une conflictualité non réglée, affrontements chaotiques violents, lutte de classes, guerre civile, révolution, guerre, puis celui d’une pacification, c’est à dire de l’imposition choisie ou non mais in fine acceptée, d’un certain nombre de règles qui permettent de régler cette conflictualité exacerbée et de la contraindre. La dépacification serait le moment spécifique où ces contraintes acceptées pour obtenir la paix ne seraient plus opérantes, le moment spécifique où la paix ne serait plus l’objet désirable pour des acteurs sociaux qui seraient restés en conflit latent et qui lors de la « dépacification » ouvriraient d’une manière ou d’une autre à nouveau les hostilités en renonçant aux contraintes de la régulation reconnue jusque là, comme efficiente.
Dans la période révolutionnaire française, un certain nombre d’événements peuvent être décrits dans ce déroulement séquentiel. L’histoire de la Révolution française dans son ensemble pourrait en répondre. Lorsque l’historiographie fait du 14 juillet 1789 l’affrontement inaugural suivi de la Grande Peur pour les campagnes, évoque la période constituante (...).
Sophie Wahnich [1]
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