Le Président de l’Assemblée nationale réhabilite Napoléon III contre la République
Dans son hommage à Philippe Séguin, le mardi 12 janvier, Bernard Accoyer a rappelé que Philippe Séguin avait écrit un livre dans lequel, « rompant avec la tradition héritière de Victor Hugo, il entreprit de réhabiliter la mémoire de Napoléon III, substituant au personnage caricatural de Badinguet la vision d’un empereur moderniste et soucieux du bien commun, qui équipa et enrichit la France ».
André Bellon, président de l’Association pour une Constituante [1] et ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a réagi le jeudi 14 janvier en déclarant : « Prendre parti pour l’auteur d’un coup d’État dont le premier acte fut d’arrêter des députés, fusiller et déporter nombre d’opposants et critiquer Victor Hugo qui lutta pour la République et dut s’exiler pendant 18 ans est, de la part du Président de l’Assemblée nationale, particulièrement grave et incongru. Mais ce n’est pas un acte isolé. On savait déjà que le ministre Christian Estrosi [2] veut rapatrier les cendres de l’empereur (mort en exil après le rétablissement de la République en 1871) et qu’il considère que le coup d’État n’était pas grave puisqu’il y a eu plébiscite ensuite.
Les autorités actuelles de la France verraient-elles dans un régime autoritaire et liberticide, mais très libéral sur le plan économique, le modèle à suivre ?
On peut comprendre qu’il n’y ait pas de réaction durant l’hommage funèbre, mais on s’étonne de l’absence de protestations à l’issue de la cérémonie. Jusqu’à quand va-t-on voir se développer, sans oppositions sérieuses, une idéologie antirépublicaine au sommet de l’État ? »
Bernard Accoyer, qui soutient la politique du gouvernement (...de Nicolas Sarkozy), s’était déjà fait remarquer avec le film sorti le 4 novembre dernier, Walter Retour en Résistance (voir un petit aperçu avec la bande-annonce à 1 min 40 s).
Il avait rajouté concernant le réalisateur de ce film : « Les méthodes utilisées par Gilles Perret sont scandaleuses. Il fait un amalgame entre deux périodes qui n’ont rien à voir. Ce sont des procédés d’idéologues, les mêmes qu’utilisaient les staliniens. Je me sens profondément choqué et trahi. » [3]
Amalgame, amalgame...
M.Denis Kessler, ancien vice-président du M.E.D.E.F, déclarait en 2007 : « Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
Le Grand Paris de Sarko est-il à mettre en parallèle avec la reconstruction de Paris par le Baron Haussmann sous le Second Empire ? Le Second Empire pour comprendre le monde d’aujourd’hui ?