« Guyane : des élèves blessés ou terrorisés après un exercice "attentat intrusion" dans un collège »

fontsizeup fontsizedown

« Un exercice "attentat-intrusion" a provoqué jeudi matin un accès de panique dans un collège de Matoury, en Guyane. Plusieurs élèves ont été légèrement blessés et d’autres sont ressortis traumatisés.

Pour les adolescents, ce fut un terrible cauchemar. A deux jours de l’hommage national aux 86 victimes de l’attentat de Nice, des dizaines d’élèves guyanais ont cru qu’ils étaient la cible d’une attaque terroriste.

Jeudi en effet, vers 9 heures du matin, un exercice “attentat-intrusion” était organisé au collège Lise Ophion à Matoury en Guyane. Visiblement, les préparations n’étaient pas franchement au point et l’événement a entraîné une véritable scène de panique au sein de l’établissement.

“Des hommes cagoulés simulaient des terroristes. Ce n’était pas des gendarmes. C’étaient des personnels de l’éducation nationale, selon nos informations”, a expliqué la gendarmerie contactée après les faits. Selon les informations recueillies par l’AFP, une note interne accrochée dans la salle des professeurs informait qu’un exercice allait se dérouler entre le 10 et le 20 octobre mais jamais la date n’avait été précisée. Par ailleurs, la gendarmerie et les pompiers n’avaient pas été prévenus.

Des cris, des détonations…

“J’ai entendu plusieurs détonations. Je me suis enfermé à l’accueil et les élèves sont arrivés en criant. Quand les gendarmes sont arrivés, ils ont calmé les enfants”, a raconté un personnel du collège Lise Ophion, à Matoury. “Les élèves étaient vraiment traumatisés. Ils pleuraient”, selon un autre personnel du collège. “Deux jeunes filles de 14 ans et 15 ans” ont été prises en charge par les pompiers.

Sur Guyane1ère, Thierry Vertueux, père d’une élève raconte avoir reçu un appel du collège dans la matinée pour l’informer que sa fille était blessée à la jambe et qu’il devait venir la récupérer. “Le principal m’a reçu dans son bureau, il m’ a dit que ça n’était pas vraiment un exercice d’évacuation mais qu’ils ont fait un ’exercice d’attaque terroriste’… Que ça s’est mal déroulé, que les enfants ont paniqué, les professeurs, dont certains n’étaient pas au courant, ont paniqué…” .

Et pour cause, quand la fille de Thierry Vertueux lui raconte le déroulé des faits, le père de famille n’en revient pas. “Elle me dit qu’elle était en cours. Qu’ils ont entendu une première détonation. Ils ont pensé que c’était un pétard. Ensuite, ils ont entendu plusieurs détonations. De-là, elle voit trois hommes cagoulés qui passent dans le hall. Du coup le prof leur demande de se cacher sous les tables. Ce qu’ils ont fait. Il y en a un qui arrive, un terroriste… Enfin, un pseudo terroriste. Qui attrape la gamine par le pied, qui lui demande de sortir, et il revient dans la salle. Ma fille qui est sous la table voit les pieds s’approcher, Elle commence à paniquer, elle se dit qu’est ce je fais ? Elle ne sait pas. Elle me dit qu’elle a soulevé la table, qu’elle lui a balancé la table dessus. Puis elle a sauté par la fenêtre, elle est passée par le grillage de l’école pour fuir dans les bois. D’ailleurs, beaucoup d’enfants ont fait pareil, ils ont fui dans les bois. A aucun moment elle a compris qu’il s’agissait d’un exercice”.

Le rectorat se refuse à tout commentaire

Selon les informations de l’AFP, l’exercice était organisé par le chef d’établissement et le rectorat. Ce dernier s’est refusé à tout commentaire.

Le collège Lise Ophion est placé depuis 2014 sous convention Evidence. Cet outil, qui intègre les forces de l’ordre, a pour but de “prévenir et suivre les faits de violence au sein et aux abords des établissements scolaires”. Le collège est aussi, comme le reste de l’académie de Guyane placé en Rep +, réseau d’éducation prioritaire renforcé. »

Source : http://www.lci.fr

Voir en ligne : Ne pas sacrifier la laïcité sur l’autel du terrorisme. Par Eddy Khaldi

Sites favoris Tous les sites