Raphaël Glucksmann dans la continuité de Pierre Moscovici et du Medef...

fontsizeup fontsizedown

Le 2 avril dernier, Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti « socialiste » et de Place publique , a déclaré sur France 2 [1] que pour « mettre fin à cette injustice fiscale et à ce dumping fiscal », « la seule manière de faire, c’est de réformer nos institutions, c’est de mettre fin au droit de veto, c’est d’assumer une avancée fédérale de l’Union européenne ».


Le 21 janvier 2018, suite à l’intervention de Pierre Moscovici à la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, André Bellon avait écrit le passage suivant :

« Chacun sait que le commissaire européen souhaite une harmonisation économique et fiscale de l’Union. Mais, au lieu de déclarer d’entrée de jeu, comme le font d’ordinaire les européistes les plus farouches, qu’il faut aller vers le fédéralisme, il se borne à regretter que les institutions ne permettent pas cette harmonisation tant que la règle de l’unanimité continue de prévaloir. S’en inquiétant, du moins en apparence, il laisse sous-entendre que le progrès social en dépend.

Il faut reconnaître à ce discours d’apparence plus modeste qu’à l’habitude, une certaine habileté. Car dit-il autre chose que Jacques Delors ? S’il reconnaît que le fédéralisme semble plus difficile qu’on ne le pensait, il continue de proclamer qu’il est la condition nécessaire à une harmonisation. Laquelle ? Celles des traités type CETA ou TAFTA, bien peu démocratiques et pas du tout sociaux ? Celle des règles économiques et, en particulier, fiscales souhaitées par pas mal d’investisseurs ? Celles des garanties sociales ? Rien n’est moins sûr car la souveraineté populaire a toujours été nécessaire au progrès social. » [2]


Déjà à l’époque, il avait échappé à Pierre Moscovici, ancien vice-président du Cercle de l’Industrie et Jeune Leader dans le cadre de la Fondation Franco-Américaine, que la présidente du Medef, Laurence Parisot, dans une tribune du Monde datée du 30 novembre 2011 et intitulée, Créons d’urgence les États-Unis d’Europe !, avait déjà proclamé :

« La solution existe. Elle est audacieuse. Elle s’appelle États unis d’Europe, fédéralisme européen, délégation de souveraineté. Elle offrirait enfin aux Européens un projet, une ambition, une fierté. Mais elle nous oblige à changer nos habitudes, à conférer une responsabilité politique plus grande aux institutions européennes, à considérer d’emblée à leur échelle européenne les questions sociales, et pas seulement budgétaires et fiscales. Il faut vouloir avancer vers un territoire reconfiguré, vers une nouvelle patrie, vers l’an I d’une véritable pratique de notre histoire fédérale. » [3]

Faire disparaître la règle de l’unanimité dans l’Union européenne et s’engager dans la voie du fédéralisme, aboutira inévitablement à dissoudre la souveraineté populaire du Peuple français et de ce qui reste de la République sociale française..., ce qui ne dérange guère par exemple le trotskiste Gérard Filoche ayant rejoint EELV sur l’« Europe fédérale » [4].

Et avec la multiplication de gouvernements réactionnaires dans les États formant l’Union européenne, on peut s’attendre à une certaine forme d’« harmonisation »... « car le fascisme avait, à son programme, la réalisation de l’Union européenne » [5] !

J.G.

Voir en ligne : Le Mouvement socialiste pour les États-Unis d’Europe au tournant de l’année 1950.