La place des Noirs aux U.S.A.

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Mardi 20 mai 2008, à la fin de l’émission "La suite dans les idées" sur France Culture, dans sa chronique "Inégalités sociales et couleur de peau : la variable cachée" -initialement, il est à noter qu’elle s’intitulait "Inégalités en Amérique"-, Cyril Lemieux nous a donné des informations sur la situation des Noirs aux États-Unis et une analyse dans son ensemble intéressante. Je vais me contenter de vous donner certaines de ces informations en vous invitant à écouter l’ensemble de cette chronique sur le site de France Culture.

Cyril Lemieux : "Les Américains accepteront-ils d’élire comme président un métis ? C’est ici et là l’occasion de s’interroger sur la place qu’occupent les Noirs au sein de la société américaine. Beaucoup de journalistes développent l’idée qu’on assiste ces dernières années à la montée en puissance d’une classe moyenne supérieure noire. Le sénateur Obama en serait l’expression la plus manifeste. Sa réussite sociale prouverait combien la situation générale des Noirs s’est améliorée. Il est vrai que de 34 ans en 1900, leur espérance de vie est passée aujourd’hui à 73 ans et que ces quarante dernières années, le revenu moyen des ménages noirs a augmenté de 43%. Ces chiffres masquent cependant une réalité récalcitrante. Depuis les années 80, l’écart global entre Noirs et Blancs stagne. Quelques chiffres suffisent à l’indiquer. Le revenu moyen des ménages noirs reste inférieur de 37% à celui des Blancs. 33% des Noirs n’ont pas de travail contre 26% il y a trente ans. Les performances scolaires des jeunes Noirs de 17 ans équivalent à celle des jeunes Blancs de 13 ans. 11% des hommes noirs âgés de 20 à 34 ans sont actuellement derrière les barreaux. Chômage, pauvreté, échec scolaire, prison, tel est donc le quotidien aujourd’hui encore de la plus grande partie de la population noire américaine. Face à cette situation alarmante, la droite conservatrice a développé des pseudos explications qui la confortent dans ses croyances.(...). Lorsque la France commence à penser de plus en plus ouvertement dans les termes de la droite américaine, c’est-à-dire ethniquement, voire génétiquement, il est grand temps pour la sauvegarde de notre intelligence collective de rappeler la différence élémentaire entre une corrélation et une causalité. Il est grand temps de relire Durkheim."