De Gaulle : une Europe européenne

, par  J.G.
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- Discours prononcé le 29 juin 1947 à Lille : "J’entends d’une Europe formée d’hommes libres et d’États indépendants, organisée en un tout susceptible de contenir toute prétention éventuelle à l’hégémonie et d’établir entre les deux masses rivales l’élément d’équilibre dont la paix ne se passera pas. C’est à la France qu’il appartient de prendre, dans ce domaine essentiel, les initiatives nécessaires".
Source : Charles de Gaulle, Discours et messages, Dans l’Attente, février 1946-avril 1958, Librairie Plon, 1970, p. 87 et 88.

- Propos tenus lors du Conseil des ministres le lendemain de l’échec du plan Fouchet (17 avril 1962) : "Veut-on, ou ne veut-on pas, que l’Europe soit européenne ? Veut-on éviter qu’elle soit subordonnée aux États-Unis, ou ne le veut-on pas ? Veut-on, ou ne veut-on pas, que le Marché commun soit complété par une organisation politique, faute de quoi la construction économique finirait par dépérir ? Veut-on, ou ne veut-on pas, que les chefs d’État ou de gouvernement se réunissent pour arrêter ensemble les décisions qu’ils sont seuls à même de prendre ?"

- Conférence de presse tenue au Palais de l’Elysée, le 23 juillet 1964 : "Mais quelle Europe ? C’est là le débat. En effet, les commodités établies, les renoncements consentis, les arrière-pensées tenaces ne s’effacent pas aisément. Suivant nous, Français, il s’agit que l’Europe soit européenne. Une Europe européenne signifie qu’elle existe par elle-même et pour elle-même, autrement dit qu’au milieu du monde elle ait sa propre politique. Or, justement, c’est cela que rejettent, consciemment ou inconsciemment, certains qui prétendent cependant vouloir qu’elle se réalise. Au fond, le fait que l’Europe, n’ayant pas de politique, resterait soumise à celle qui lui viendrait de l’autre bord de l’Atlantique leur paraît, aujourd’hui encore, normal et satisfaisant."
Source : Charles de Gaulle, Discours et messages, Pour l’Effort, août 1962-décembre 1965, Librairie Plon, 1970, p. 228.

- Conférence de presse tenue au Palais de l’Elysée, le 28 octobre 1966 : "Ainsi certains, s’exaltant au rêve de l’Internationale, voulaient-ils placer notre pays, comme eux-mêmes se plaçaient, sous l’obédience de Moscou. Ainsi d’autres, invoquant, ou bien le mythe supranational, ou bien le péril de l’Est, ou bien l’intérêt que pourrait trouver l’Occident atlantique à unifier son économie, ou bien encore l’utilité grandiose d’un arbitrage universel, prétendaient-ils que la France laissât sa politique se fondre dans une Europe fabriquée tout exprès, sa défense dans l’O.T.A.N., sa conception monétaire dans le Fonds de Washington, sa personnalité dans les Nations Unies, etc. Certes, il est bon que de telles institutions existent et nous pouvons avoir quelque intérêt à en faire partie, mais si nous avions écouté les apôtres excessifs, ces organismes où prédominent – tout le monde le sait – la protection politique, la force militaire, la puissance économique, l’aide multiforme des États-Unis, ces organismes n’auraient été pour nous qu’une couverture pour notre soumission à l’hégémonie américaine. Ainsi la France disparaîtrait, emportée par les chimères".
Source : Charles de Gaulle, Discours et messages, Vers le Terme, janvier 1966-avril 1969, Librairie Plon, 1970, p. 98.

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