La Malfaçon. Monnaie européenne et souveraineté démocratique.

, par  J.G.
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« Personne n’a dit, ni ne dira, qu’une lutte ouverte au niveau national serait facile. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’elle sera plus facile - et l’on reste surpris que la gauche critique européiste, celle d’Attac notamment [1], ou celle des Économistes atterrés [2], ne parvienne pas à entendre cet argument pourtant élémentaire : toutes choses égales par ailleurs, il est moins simple de faire bouger un système de gouvernement qui, comme l’Union européenne, dispose d’un échelon de plus qu’un système, comme celui d’un État-nation, qui a un échelon de moins - le contraire ne serait vrai que si l’on pouvait compter sur une Europe majoritairement très progressiste pour faire levier sur une France néolibérale, mais qui peut soutenir pareille fadaise ? » Frédéric Lordon

Quatrième de couverture :

Faut-il sortir de l’euro ? Alors que certains, à gauche, continuent de croire qu’on pourra changer l’euro austéritaire en un euro social, Frédéric Lordon considère que s’interroger sur cette question est devenu impératif, afin que le Front national ne s’en arroge pas le monopole politique. Dénonçant une Europe qui se construit sans les Européens, dans le déni absolu de toute expression des souverainetés populaires, il rappelle qu’une monnaie unique viable exige d’être parachevée par une union politique authentique... que l’européisme se contente de présupposer sur le mode de la pétition de principe.
L’urgence, politique et économique, commande donc de réexaminer de près l’option de la sortie de l’euro. Frédéric Lordon affirme qu’abandonner la monnaie européenne n’empêche pas de continuer à œuvrer pour l’approfondissement des autres liens entre les peuples européens, et n’exclut pas non plus la possibilité de reconstruire un projet monétaire européen qui prendrait la forme d’une monnaie commune plutôt que d’une monnaie unique.

Livre de Frédéric Lordon, édité par Actes Sud, octobre 2015.

Frédéric Lordon est directeur de recherche au CNRS. Il est notamment l’auteur de Capitalisme, désir et servitude (La Fabrique, 2010) et D’un retournement l’autre (Le Seuil, 2011).

[1Ou disons de son conseil scientifique...

[2Ou disons d’une partie (mais majoritaire) d’entre eux ; voir Benjamin Coriat et Thomas Coutrot, « Pour changer la société, l’Europe n’est pas un frein mais un socle », Marianne, 3 août 2013.

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