Nike encore critiquée pour ses conditions de travail à l’étranger

, par  J.G.
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« Les travailleurs fabricant des espadrilles de marque Converse en Indonésie affirment que leurs superviseurs leur lancent des souliers, les frappent au visage et les traitent de chiens et de cochons. Nike, le propriétaire de la marque, admet que de telles agressions sont survenues chez certains entrepreneurs qui produisent ces populaires chaussures, mais affirme qu’elle ne peut pas faire grand chose pour y mettre fin.

Des dizaines de travailleurs interrogés par l’Associated Press (AP) et un document publié par Nike laissent croire que le géant des espadrilles et des vêtements de sport a encore un long chemin à parcourir avant de respecter les normes qu’il a lui-même établis il y a une décennie afin de faire cesser sa dépendance à la main-d’œuvre de misère.

Cela ne semble pas avoir empêché les agressions supposément subies par des travailleurs de l’usine du Pou Chen Group à Sukabumi, à plus de 100 kilomètres de Jakarta. L’entreprise n’a pas commencé à fabriquer des produits Converse avant que quatre ans ne se soient écoulés depuis l’achat de Converse par Nike.

Une employée a soutenu avoir reçu un coup de pied d’un superviseur l’an dernier, après avoir fait une erreur en coupant du caoutchouc pour les semelles.

“Nous sommes impuissants”, a déclaré la femme. Elle a d’ailleurs tenu à garder l’anonymat, comme de nombreux autres interrogés par AP, par crainte de représailles. “Notre seul choix est de rester là et de soufrir, ou de parler et d’être mis à la porte.”

Les 10 000 travailleurs de l’usine, pour la plupart des femmes, gagnent environ 50 cents US de l’heure. Cela est assez pour payer la nourriture et le logement dans des bâtiments de type dortoir, mais pour bien peu en plus.

Nike, qui a été sévèrement critiquée il y a une décennie pour son utilisation d’ateliers de misère et de main-d’œuvre infantile, a depuis posé des gestes pour améliorer les conditions de travail dans ses 1000 usines à l’étranger. Mais les progrès réalisés dans les usines fabriquant ses propres produits avec le célèbre logo ne se reflètent pas tous dans les installations produisant les souliers Converse.

Un rapport interne remis par Nike à AP après que l’agence de presse eut posé des questions sur les cas d’agression révèle que près des deux deux tiers des 168 usines fabriquant les produits Converse dans le monde échouent à atteindre les propres normes de Nike pour les manufacturiers à contrat.

Douze d’entre elles se retrouvent dans la catégorie la plus sérieuse, indiquant des problèmes qui pourraient aller de quarts de travail allongés illégalement au refus de laisser entrer les inspecteurs de Nike. Une porte-parole de Nike a expliqué que l’entreprise n’était pas au courant de cas d’agression physique survenant dans ces usines.

Quatre-vingt-dix-sept autres manufactures se situent dans une catégorie définie comme n’accomplissant pas de progrès dans le fait de régler des problèmes allant du harcèlement verbal isolé au versement d’une paie moindre que le salaire minimum. Six autres usines n’ont pas fait l’objet d’une vérification de la part de Nike.

Nike attribue les problèmes à des contrats pré-existants de production de souliers Converse qui, affirme-t-elle, empêche la société mère d’inspecter des usines ou d’introduire son propre code de conduite. »

Article publié par cyberpresse.ca le 13/07/11.

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