Nouvelle fracture à gauche sur la Nation

, par  John Groleau
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Le Conseil national du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a pris position dimanche dernier sur les élections européennes [1]. Celui-ci a constaté qu’il existe avec le PS et le « Front de gauche » "une divergence de fond quant à la manière de redresser la construction européenne". Quelle est cette divergence ?

"Leur rejet de la souveraineté nationale et particulièrement d’un amendement MRC indiquant qu’« on ne fera pas l’Europe sans et à plus forte raison contre les nations qui sont le lieu privilégié de l’expression démocratique et de la solidarité » est révélateur. Les organisations du « Front de Gauche » partagent en fait, à travers des expressions comme « souveraineté européenne », « assemblée constituante européenne », les mêmes postulats illusoires que ceux qui ont conduit les sociaux-libéraux à accepter, au nom de la supranationalité, la prise en otage de la construction européenne par le capitalisme financier mondialisé" [2].

Cette position du MRC semble être -pour l’instant- en continuité avec les propos tenus par Jean-Pierre Chevènement dans sa tribune du 13 mars 2009 sur marianne2.fr, « Voilà pourquoi notre gauche est muette » [3]. Le Ché est-il en train de réagir après le départ de Christine Tasin sur l’une des listes du Young Leader 2001 [4], M. Dupont-Aignan, qui avait appelé à voter pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle et qui lors des dernières élections législatives n’avait aucun candidat de l’UMP contre lui… [5]

Le gros problème avec le MRC est son instabilité chronique illustrée par son soutien lors de la dernière présidentielle à la « candidate la plus à droite, la moins démocratique et la moins sociale qu’ait eu le PS » comme l’affirmait André Bellon dans l’article du 10 décembre 2007 sur agoravox, « On ne peut plus se dire en République » [6]. Je rajouterai la candidate participant activement à la construction d’une Europe fédérale ethno-régionaliste et ayant le plus grand sens de l’honneur qui soit comme l’illustre cette vidéo.

Le MRC va-t-il présenter ses propres listes aux élections européennes-réponse dans quelques jours- ? Normalement non si ce parti possède un temps soi-peu de cohérence. En effet, à partir du moment où il récuse l’idée d’un peuple européen (expression que j’ai eue l’occasion de lire sur un tract du « Front de gauche » -voir le portfolio-), comme le souligne très bien André Bellon dans son billet « Elections illégitimes » [7] publié par le Comité Valmy, il lui faut boycotter les élections du Parlement européen qui représente le soi-disant peuple européen qui n’existe pas, tout comme autrefois dans l’Union soviétique il n’existait pas un peuple soviétique pour l’élection du Soviet Suprême !

Bon sang ! Encore un article d’un « souverainiste » ! Anne-Cécile Robert dans son article du 23 septembre 2008, « Le souverainisme, voilà l’ennemi ! » [8] du groupe République !, indique que le terme « souverainisme » "fonctionne comme un écran de fumée nous éloignant de la réalité". La réalité que « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. » (article 3 de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789) [9].

Quelle(s) nation(s) ? La nation française, les nations européennes ou la nation européenne ? L’Histoire a montré que l’Etat est concevable selon trois modalités : la Cité, l’Etat-nation ou l’Empire [10]. Lequel choisissez-vous ? Mais en fait, la question du choix à l’heure actuelle ne se pose même plus, puisque nous sommes en route vers l’Union atlantique [11] ! Les principaux dirigeants du PS sont parfaitement au courant, tout comme M. Mélenchon à qui j’ai envoyé personnellement le document précédent par e-mail !

Dans le Manifeste de l’Association pour une Constituante [12], on peut lire qu’ « il est urgent de mettre un terme à ce jeu pervers, de dépasser les cadres moribonds d’une pratique politique qui n’a d’autre perspective que d’aggraver la situation du plus grand nombre. Il devient indispensable de rappeler que la seule source de légitimité d’un pouvoir démocratique est la volonté populaire. »

Pour lutter contre la monarchie élective et la nouvelle oligarchie, il est grand temps de refonder la République ! Et comme le souligne l’Association précédemment citée, par la création d’une Assemblée Constituante française !

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